Une cave qui ne vend par elle-même que ses meilleures cuves. A la sortie du village de Pignans, installée dans des bâtiments centenaires, le Cellier des Trois Pignes a ouvert en 2004, le premier caveau de vente de son histoire. Proposant de bons “Provence” à des tarifs abordables, il rencontre un succès grandissant. »
Longtemps, Pignans a abrité deux caves coopératives.
La Ruche fut crée en 1912 et La Bourgade naquit en 1924.
Dans les années 80, l’âge d’or du vin de soif définitivement enterré, le vignoble provençal a entamé une grande restructuration. Le salut étant dans la qualité, les vignerons indépendants et, à leur suite, les coopératives ont revu leurs méthodes, améliorant leurs encépagements et inventant de nouvelles techniques de vinification qui leur ont permis, entre autres, de hisser le rosé à un niveau de finesse sans égal.
On connaît la suite !
Conscientes, comme les autres, de la nécessité d’évoluer pour ne pas disparaître, les deux caves pignataises ont décidé, dans les années 90, d’entamer leur mue. Mais l’ambition n’est rien si l’on n’a pas les moyens de la servir. Alors, pour faire face aux investissements à venir, le duo a appliqué la sacro-sainte loi du monde coopérateur : « l’union fait la force ». La fusion fut rondement menée, donnant naissance à une nouvelle identité : le Cellier des Trois Pignes.
Installée depuis 20 ans dans les anciens locaux de La Ruche, le Cellier a parfaitement tiré son épingle du jeu. Fort d’un encépagement qualitatif dominé par la syrah, le cinsault et le grenache, trio roi des rosés de Provence, équipé d’un matériel moderne permettant des vinifications pleinement maîtrisées, il exploite avec bonheur la dualité de son terroir : des schistes sablonneux au Sud qui donnent des vins fruités et des sols calcaires au Nord qui apportent une belle minéralité. Pour autant, la quasi totalité des 13.000 hectolitres tirés des 243 hectares de culture sont vendus en vrac, en rosé pour l’essentiel, à des négociants. Un choix de raison (celui de sécurité et de la santé financière) parfaitement assumé par Bernard Filisetti, le président, et ses 70 adhérents. Ils n’en restent pas moins que ces gens-là gardent intacte leur passion du vin et l’expriment avec talent, s’autorisant quelques « mises » flatteuses issues des meilleures cuves. Une sélectivité qui lui permet de glaner régulièrement des médailles dans de nombreux concours vinicoles.